Rencontre de bilan du community Lead Monitoring (CLM) sur la tuberculose et le palusdisme
- sitewebodelpa
- 15 avr.
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Dernière mise à jour : 16 avr.

À l’hôtel Villa Thérèse, Pétion‑Ville, l’Observatoire Communautaire des Services VIH (OCSEVIH) ou le community Lead Monitoring (CLM) a présenté, au grand public, le jeudi 10 avril 2025, les résultats des différentes enquêtes menées dans les sites de prise en charge des patients souffrant de la tuberculose et du paludisme. Cet évènement hybride a réuni plusieurs partenaires techniques et financiers comme le Ministère de la Santé publique et de la population (MSPP) à travers UCMIT/PNLT/ PNCM ; le Forum de la société civile, le PNUD, l’ONUSIDA, l’ODELPA, Housing Works. Aussi, l'équipe du CLM composée : du comité directeur, du Groupe Communautaire Consultatif (GCC), des assistants de données, des coordonnateurs et moniteurs de zone.
Ces enquêtes ont été menées, de juillet à aout 2024, dans 34 établissements sanitaires sur 53, à travers les 10 départements géographiques du pays. Au cours de ces dites enquêtes, 934 patients ont été interrogés parmi lesquels 531 atteints de la tuberculose ont été répertoriés. La directrice de données de Housing Works, Johanne HYPOLLYTE ISODOR, a exposé des statistiques reflétant la situation de ces patients et l’image de ces sites de prise en charge.
Que révèlent les chiffres ?

Sur 934 patients interrogés, 8% d’entre eux ont affirmé n’avoir jamais entendu parler de la tuberculose. Sur 849 patients interrogés, 12 % ont confié qu’ils n’ont jamais reçu d'information relative à la prévention de la tuberculose lorsqu'ils viennent dans l’établissement. Selon Madame HYPPOLITE, ces données révèlent un manque d'information, de sensibilisation et d'éducation liée à la prévention de la tuberculose dans les établissements de santé.
Qu’en est-il de l’observation des équipes de terrain ?
La tuberculose est une maladie contagieuse qui se propage particulièrement dans les milieux confinés. Elle se transmet part la toux ou l'éternuement d'une personne infectée, le non-respect des normes de prévention pour ne citer que ceux-là. Le bilan fait état que lors de la collecte des données, les moniteurs ont observé que dans 18 % des sites visitées, les fenêtres des salles de consultation sont fermées. Ils ont aussi observé que, dans 30 % des sites, il n'y a pas d'affiches visibles sur la tuberculose rappelant aux personnes de se couvrir la bouche lorsqu'elles toussent ou éternuent. « Nous pouvons comprendre que dans certain établissement ,qu’il y a une mauvaise ventilation dans les salles de consultation, occasionnant une multiplication des cas relatives à cette maladie, ces données traduisent un manque de communication et de sensibilisation ainsi qu'un besoin d’amélioration des pratiques de prévention au niveau des sites », a relaté l’assistante technique pour le CLM.
Et de poursuivre : « 7% des responsables affirment qu'il n'y a pas d'agents communautaires chargés du traçage des patients et des familles de patients infectés par la tuberculose. Ces données montrent une carence d'agents communautaires pour le suivi des patients tuberculeux, ce qui nuit à l'efficacité des stratégies de prévention et permet une propagation accrue de la maladie ».
En ce qui a trait à la susceptibilité des PVVIH d’attraper la tuberculose, selon les statistiques, soit 100 % des établissements interrogés offrent systématiquement un test de dépistage du VIH aux patients tuberculeux. Des données indiquant clairement que l'intégration du dépistage du VIH dans la prise en charge des patients tuberculeux est bien appliquée dans tous les établissements interrogés.
La stigmatisation et la discrimination, deux problèmes résolus pour les patients TB
La stigmatisation et la discrimination constituent deux obstacles majeurs rencontrés par de nombreuses personnes souffrant d’une pathologie dans certaines régions du monde notamment en Haïti. Pendant les différentes visites de terrain, les moniteurs ont collecté des données montrant qu’un grand nombre de personnel offrant des services sanitaires aux patients TB a reçu des formations axées sur la stigmatisation et la discrimination liées à la maladie. Selon les chiffres avancés : « 85 % des responsables affirment que le personnel est formé. Parmi le personnel formé, on retrouve principalement les infirmier(ère)s (97 %) ; les médecins (94 %) ; les technicien(ne)s de laboratoire (77 %) ; les agents de santé communautaire (66 %) et les pharmacien(nes) 57%. »
Selon Madame HYPOLLITE ISIDOR, la présentation de ces résultats est le fruit des sacrifices des différents membres de l’OCSEVIH spécialement les équipes terrain. L’insécurité grandissante, que connait le pays, ces derniers jours, entrave le traitement des patients tuberculeux. L’impraticabilité des routes provoque une rupture de stock de médicaments antituberculeux au cours des trois derniers moi. Un fait relaté par 59 % des responsables des sites interrogés.
Après le partage de ces informations, le CLM espère vivement que les autorités étatiques, à travers le MSPP, puissent prendre des décisions afin de garantir l'accès continu aux traitements des TB.
Esperancia JEAN NOEL
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