Tenue d’une séance de formation au profit des journalistes des différentes presses

Dans le cadre d’une campagne de sensibilisation et de plaidoyer, l’Association des Jeunes contre la Discrimination et la Stigmatisation (AJCDS) a organisé une session de formations au profit de100 journalistes issus des différentes presses, entre décembre 2024 et janvier 2025. Cette initiative s’est réalisée en quatre groupes, comptant 25 bénéficiaires, chacun. Supportée financièrement par International Républicain Institute (IRI), elle s’est tenue au local de 2M bar, à Delmas. Elle relevait de lutter pour le respect des droits des personnes LGBTQIA+ dans les processus politiques et électoraux
Plusieurs intervenants et intervenantes ont assuré le déroulement de cette assise, clôturée officiellement le mercredi 15 janvier 2025. On peut citer : Frantzy Napoléon, Secrétaire Général du Comité National de Plaidoyer et des Populations Clés ; Juliyanah Francesca Buteau, Présidente du Comité National et Représentatif de la Communauté Trans en Haïti (CNRCTH) et Jhonny Clergé, Président de l’organisation Arc-en ciel d’Haïti (ORAH). Les membres de l’équipe de formation ont intervenu respectivement sur la sexualité, l’orientation, genre, l’identité et expression de genre (SOGIE), les droits de l’homme et la non-discrimination et l’importance du langage épicène dans l’écriture journalistique.

« Cette démarche vous permettra d’avoir une compréhension plus large de la communauté LGBTQIA+. Certaines fois, les journalistes ne choisissent pas les mots adéquats pour parler des membres de cette communauté dans leurs productions. Peut-être c’est parce que les thèmes ne sont pas bien maitrisés. Avec cette campagne on veut changer la donne », a relaté Johny Lafleur, Président de l’AJCDS, à la dernière journée.
Et de poursuivre : « Etant citoyen, on va s’assurer qu’un quota LGBTQIA+ soit respecté dans les prochains processus politiques et électoraux. Pour atteindre cet objectif, organiser des séances de sensibilisation et de plaidoyer pour le respect des droits de cette frange de la société, souvent stigmatisée et discriminée, est un impératif. »
La SOGIE permet de comprendre et de réduire la discrimination à l’égard de la communauté

Francesca Juliyanah Buteau, également Assistante des données au Community Lead Monitoring (CLM), a intervenu sur l’identité de genre et la sexualité. Elle a mis en exergue les différents principes et les concepts relatifs à la sexualité, à l’identité et l’orientation de genre, entre autres. De manière claire et précise, elle a défini chacun de ces concepts tout en établissant les différents types d’orientation sexuelle, orientation de genre, entres autres. Ce module a fait surgir beaucoup de réactions du côté des participants. Avec un sourire, tout en s’appuyant sur des exemples concrets, la facilitatrice s’est faite une joie d’apporter des éléments de réponse. Toutefois, la femme trans reconnait que c’est compliqué de bien saisir ces notions. Cependant, organiser de telle formation contribue à la réduction de la discrimination et la stigmatisation à l’égard des populations clés.
La communauté LGBTQIA+ a aussi des droits

« Les droits humains sont les droits inaliénables que possède chaque individu. Leur but est de protéger la dignité humaine contre l'arbitraire des Etats. Ils sont régis par plusieurs instruments juridiques nationaux et internationaux relatifs aux droits humains, notamment, la Constitution Haïtienne amendée de 1987, la Déclaration Universelle des Droits de l’homme de 1948, le pacte international relatif aux droits civils et politiques (1966), la convention pour l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (1979), entre autres », a déclaré Frantzy Napoléon, en mettant les projecteurs sur la notion du droit particulièrement les droits humains.
D’une voix résonnant la salle, le défenseur des droits de la personne humaine a continué pour présenter les caractéristiques des droits humains. Il a fait savoir que ces droits sont universels, inaliénables, indivisibles, imprescriptibles, interdépendants et intimement liés. Une personne peu importe son appartenance ethnique, son niveau social et économique, son état de santé orientation sexuelle, son identité de genre et autres, doit jouir de l’ensemble des droits consacrés loin de toutes formes de discrimination et de stigmatisation.
Le langage épicène, porteur de changement

De son côté, Jhonny Clergé a présenté l’importance du langage épicène dans les productions journalistiques. « Le langage épicène, aussi appelé « langage égalitaire » ou « non sexiste », désigne les différentes règles et pratiques qui cherchent à éviter toute discrimination sexiste par le langage ou l'écriture ne correspond à aucun sexe, aucun genre. Il ne tient compte ni du genre ni du sexe mais plutôt l’utilisation de mots donnant une allure neutre à la communication », a-t-il informé.

Dans son intervention, Johny a fait ressortir les bénéfices de ce type de langage tant que pour les médias et la société : D’une part, Il contribue à la promotion relative de la diversité, la représentativité, la qualité éditoriale. Et aussi la non reproduction des stéréotypes à l’égard du sujet. D’autre part, il aide à changer la perception de la population tout en remettant en question les inégalités de genre.
A en croire, le président de l’AJCDS, cette campagne de sensibilisation ne concerne pas
exclusivement les journalistes. En effet, les hommes et femmes de loi, les agents de la Police Nationale d’Haïti (PNH) , les politiques , pour ne citer que ceux-là, seront les prochains bénéficiaires.
Esperancia Jean Noel
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