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Suivons le chemin des droits : AJCDS marque la journée mondiale du VIH/SIDA

Markens Selisma

« 1er décembre 2024, on peut déjà insinuer que nous sommes en 2025. Si on se réfère aux Objectifs de Développement Durable (ODD), d’ici 2030, donc dans 5 ans, on devrait aboutir au trois 95. Par rapport à la condition actuelle de certain PVVIH, soit par manque de soin ou par peur d’être discriminer. Par la fermeture de certaines institutions de santé suite la crise insécuritaire du pays, et tant d’autres paramètre qui devraient être prises en considérations par les autorités étatiques, nombreux sont ceux qui sont passés d’indétectable à détectable. Si rien n’est fait, on peut vraiment dire adieu à cette perspective d’avenir » a tristement relaté Johny LAFLEUR, à l’occasion de la journée mondiale du SIDA.

Le 1er Décembre 2024, l’Association des Jeunes Contre la Discrimination et la Stigmatisation (AJCDS) a réalisé une conférence-débat au profit des personnes atteintes par cette pathologie. Compte tenu la situation insécuritaire qui règne à Tabarre, cette activité a été déroulée au sein de l’organisation de Développement et de lutte contre la Pauvreté (ODELPA), à Delmas. Elle avait pour objectif de réunir les leaders d’organisation, les prestataires de soins et les agents de terrain, entre autres, afin de réfléchir sur la condition de vie des PVVIH au sein de la société Haïtienne, plus précisément, ceux qui sont des déplacés interne. Et également fournir un regard sur la prestation de soin à l’endroit de ces derniers dans les sites sanitaires. D'où le thème retenu : « Quel est le rôle de l’Etat pour aider les PVVIH par rapport aux difficultés liées au déplacement forcé ».

Débats en panel


En sa qualité de modérateur, l’infirmier Pascal Alex-Ssy GEORGES à d’entrer de jeu, procédé aux propos de bienvenue. Il a enchainé avec la mise en contexte de cette activité. Ensuite s’est tourné vers les intervenants pour les présentations d’usage. Sur le panel, Johny LAFLEUR, Président de l’AJCDS ; Sulfanise MARIUS, étudiante en médecine et Johny CLERGÉ, Secrétaire Général de l’Organisation Arc-en-Ciel d’Haïti (ORAH). Les consignes lancées, les regards figés, Pascal a adressé la première question : « Quels sont les défis que vous avez rencontré dans cette lutte et quelles solutions pourriez-vous apportez ? ».

La stigmatisation et la discrimination un défi majeur


Le leader de la communauté LGBTI, Johny CLERGÉ a été le premier à prendre la parole. Après avoir salué cette initiative de l’AJCDS, il a proposé de présenter plutôt deux problèmes majeurs auxquels les membres de la communauté font face au quotidien : « La discrimination et la stigmatisation », a-t-il, déclaré avant de faire mention du « manque d’estime de soi », comme une autre difficulté. « Plusieurs membres de la communauté n’ont pas eu le soutien de leur proche après leur coming-out. Les parents ont la fâcheuse tendance de réduire l’orientation sexuelle de leur enfant au commerce ou leur dire clairement qu’ils sont une honte familiale. Et cela, consciemment ou non, a un impact psychologique considérable sur ce dernier. Dans la majorité des cas, ils n’ont pas la capacité de sortir de ce cirque » a ajouté le défenseur des droits de l’homme.

« Une personne Gay sera à l'avenir atteinte du VIH/SIDA ou au cancer d’anus », voilà les propos stigmatisants que plusieurs personnes prononcent afin de nous réduire. Ces paroles méchantes et certains comportements peuvent entraver la lutte contre le SIDA », a poursuivi CLERGÉ. Identifier et s'allier à celui qui effectue un travail remarquable dans la société et renforcer l’estime de soi, peuvent être, selon lui, des solutions inévitables que les membres de la communauté doivent cultiver.

La solidarité inter-Organisationnelle, une clé indispensable à la lutte


À son tour, dans la peau du représentant du secteur PVVIH au Comité de Coordination Multisectoriel (CCM-Haïti), Johny LAFLEUR, a énoncé à travers des témoignages les trois plus grands défis et les motivations auxquels il a confronté. « Mon premier combat a été de confronter d’autres PVVIH. Il n’était pas du tout facile de trouver le support des pionniers puisqu’ils ont misé sur le fait que j’étais novice et issu de la communauté LGBT » a-t-il clamé. Selon ses dires, il est encore plus difficile de faire face à un PVVIH quand on est soi-même infecté. Il lui a fallu la capaciter de développer multiples stratégies pour avancer.

Ensuite il y a la famille : « Cette entité est très précieuse à mes yeux, des mon enfance j’ai été choyé par mes parents, mes frères et sœurs. Il y a cet amour, cette convivialité que nous partageons. J’essaie de rester sur les rails puisqu’en aucun cas je ne souhaiterais leur blessé ou leur dérangé par rapport à une action que je pose. En dernier lieu, il y a AJCDS, que je considère comme ma deuxième famille. Avant quoique ce soit je dois consulter mon équipe. Ce qui implique pour moi les obstacles n’ont pas été invincibles à côté de mon vécu avec les pionniers PVVIH, les amis et les camarades que j’ai perdus au cours de route » a-t-il expliqué.


En guise de solution le numéro 1 de l’AJCDS a fait appel à la solidarité inter-organisationnelle. Pour mieux mieux illustrer son dire, il a avancé avec un large sourire : « À chaque fois que dois faire quelque chose, ou que je dois prendre la parole, vos encouragements et vos motivations me tiennent à cœur et c’est ce que nous avons besoin.

Un regard sur les institutions de santé


La future Médecin, quant à elle a relaté, dans son intervention, le manque de structure dans les sanitaires. Selon elle, un PVVIH peut se rendre à l’hôpital et contracte malheureusement un autre germe, parce que les conditions hygiéniques ne sont pas adéquates. Elle a également énuméré pointer du doigt la mauvaise alimentation chez les malades comme un défi considérable. « On est d’accord qu’en Haïti, la majorité de la population ne se nourrit pas convenablement, même s’ils possèdent les moyens. Et pour les PVVIH dont leur système immunitaire s’affaiblisse, à côté des ARV, les aliments de leur assiette devraient être encore plus équilibré » a-telle expliqué.

En dernier lieu, Sulfanise a fait le point sur la stigmatisation et la discrimination qui empêchent les malades de se rendre dans un centre hospitalier, par peur d’être jugé. « Investir d’avantage à la salubrité des hôpitaux et des centres de santé. Penser à sensibiliser la population contribuera à la réduction ou encore l’éradication des stigmas et de la discrimination à l’égard ses PVVIH » a suggéré la prestataire de santé.

Des heures d'horloge se sont écoulées, l’ambiance régnant dans la salle a été extrêmement chaleureuse. Les interventions des panelistes, les interrogations tant au niveau du public que par le modérateur ont fait surgir de multiples réactions. L’activité s’est clôturée dans une ambiance conviviale sur les acclamations de l’assistance.

Marc-Kerley FONTAL

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Qui sommes-nous?

L'Observatoire communautaire sur les services VIH en Haïti (OCSEVIH), créé le 10 décembre 2020, est un projet financé par le PEPFAR et le Fond Mondial. Il est mis en œuvre suivant une approche basée sur le Community Led Monitoring (CLM) en anglais ou la Surveillance dirigée par la communauté (SDC) en français.

En effet, à travers la SDC, l’OCSEVIH se concentre sur la collecte de données quantitatives et qualitatives par le biais de diverses méthodes qui révèlent les idées des communautés sur les problèmes de qualité des services de santé aux niveaux de l'établissement, de la communauté, sous-national et national.

En termes d’objectif, l’OCSEVIH vise à donner aux communautés les moyens de surveiller la qualité de la prestation de services liés au VIH/sida et de résoudre les problèmes identifiés. Avec la SDC, l’OCSEVIH dispose d’une stratégie indispensable pour améliorer la riposte au VIH/SIDA en Haïti et permettre à toutes les personnes vivant avec le VIH de vivre une vie saine et digne.

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